Publié le 27/03/2024 à 09h41
Guylaine Quatresous a fait preuve de sérénité et de maîtrise sur le 50 m lors des championnats de France. © David ALLIGNON
Guylaine Quatresous a hissé haut les couleurs de l’USI Natation en remportant, le 10 mars en Haute-Loire, un titre de championne de France master en 50 mètres dos. L’Issoirienne (Puy-de-Dôme) a éclaboussé de son talent la compétition nationale. Une médaille obtenue à force de travail, sans toutefois renier ses convictions.
« La première fois que j’ai plongé dans une piscine, j’ai bu la tasse et après ça, j’avais un peu peur d’aller dans l’eau. » Depuis cette mésaventure survenue à l’âge de 5 ans, Guylaine Quatresous a sorti la tête de l’eau et performé au plus haut niveau. Elle l’a prouvé encore dimanche 10 mars, lors d’une compétition nationale organisée au Puy-en-Velay, en Haute-Loire.
La nageuse de l’USI Natation est parvenue à monter sur la plus haute marche du podium en 50 mètres dos, en remportant un titre de championne de France master (C1 catégorie 25-29 ans).
La nageuse à côté de moi avait un meilleur temps d’engagement et je voulais absolument la battre?!
Un défi que la licenciée du club issoirien a su relever à la seule force de son mental. Car Guylaine n’était pas favorite. Loin de là. D’autant plus que depuis le mois de décembre, la nageuse avait « levé le pied ».
La nageuse Guylaine Quatresous s’entraîne avec l’USI Natation.
Victorieuse malgré un entraînement réduit
« J’avais besoin de faire une pause. En contrepartie, je me suis mise à la musculation. Du coup, si d’habitude je préfère nager sur 100 mètres, la baisse d’entraînement a fait que j’ai privilégié le 50 mètres. Avec la musculation pour compenser, ça devait passer », confie-t-elle. Et ça a marché. Elle raconte cette course bouclée en un temps record :
Tout au long des 50 m, l’autre nageuse était devant moi. Je n’ai rien lâché et je l’ai finalement battu à la touche. Mais, au départ, je ne savais pas si j’avais vraiment remporté la course. J’ai regardé le tableau et mon temps de 31’23’’ à trois reprises pour comprendre que j’avais bien gagné.
Des performances remarquées
Sur cette distance du 50 mètres dos, son meilleur chrono était jusque-là de 31’62’’. Une sacrée performance pour la jeune compétitrice de 25 ans native d’Ambert. C’est ici que sa passion a pris forme. « J’étais bien à Ambert. Il y avait ma famille, mes amis et mon entraîneure de l’époque était comme une seconde mère pour moi », se souvient-elle.
Cette période a marqué un tournant dans sa carrière sportive. L’Ambertoise a multiplié les podiums au fur à mesure des compétitions et s’est fait remarquer par ses aptitudes peu communes. Pour cela, elle enchaînait jusqu’à six séances d’entraînements par semaine. Elle en avait conscience, ses efforts n’étaient pas suffisants pour prétendre au très haut niveau.
Un potentiel de nageuse pro
« On m’a souvent dit que j’étais une nageuse gâchée, car je ne m’entraînais pas assez. Idéalement, il faudrait deux entraînements par jour. Mais avec ce nombre de séances par semaine, j’arrivai quand même à améliorer mes temps. »
Le bac en poche, Guylaine Quatresous file à Clermont-Ferrand sur les bancs de l’UFR Staps (Sciences et techniques des activités physiques et sportives) où elle obtient son diplôme de maître nageur. Et cela, avant de rejoindre Vichy, dans l’Allier, pour décrocher le Dejeps (Diplôme d’État de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport) et prétendre à la fonction d’entraîneur.
Guylaine Quatresous est également entraîneur à Issoire.
En parallèle, la vingtenaire a poursuivi son ascension et conforté ses choix de vie. Signe d’une maturité évidente. Sans jamais rien regretter.
Si j’étais passée professionnelle, je n’aurais vécu que pour la natation et la compétition. Je ne voulais pas me dégoûter d’aller dans le bassin. J’aime tellement ça. J’adore la sensation de glisse, de légèreté, et de liberté.
Une nageuse épanouie
Depuis septembre 2022, Guylaine Quatresous a trouvé son équilibre entre compétition et enseignement de la natation au centre aqualudique d’Issoire. Tous les jours de la semaine, après avoir élaboré les séances d’entraînement avec son collègue Jordane Dupieux, elle partage de 17 heures à 21 heures son expérience et son amour pour ce sport avec les 300 nageurs du club. Le week-end, elle accompagne des groupes engagés sur des compétitions départementales ou régionales, et se sent comme un poisson dans l’eau.
David Allignon